Le sujet peut paraitre vaste, d’autant plus que le terme de « senior » englobe une tranche d’âge très large, sans identification des différentes étapes de la vie. Par ailleurs, est-ce vraiment l’âge qui est le facteur qui influence l’usage des nouvelles technologies dans nos maisons ?
Dans les faits, nous pourrions tenter de segmenter la catégorie des seniors en deux. Il s’agirait de celle où les technologies sont déjà présentes de longue date dans la maison et fonctionnent sans actualisation régulière, et celle des néo-utilisateurs. Ce dernier groupe de personnes se satisfait en général des nouvelles technologies sans chercher à en apprendre davantage. Elles s’imposent aux habitants mais ne sont pas utilisées pour l’ensemble de leurs possibilités.
Bref, dans tous les cas, les personnes âgées ne sont pas des geeks ! En effet, nous constatons qu’en vieillissant, les personnes cherchent davantage à simplifier leur vie, et privilégient les interactions personnelles. La cible des seniors, consommateurs de nouvelles technologies, n’est donc pas mûre. Ils expriment davantage un besoin d’authenticité et de proximité. Et quand vous leur parlez aujourd’hui de sécurité ou prévention de santé, les personnes âgées peuvent parfois se sentir envahies dans leur intimité.
Technologies et objets connectés
Pourtant, les technologies évoluent, et les objets communiquant entre eux se développent, ne nécessitant pas ou peu d’action de la part de l’habitant. Par contre, il existe un besoin nécessaire à leur mise en place : le Wifi. Or, l’entrée du WIFI dans les logements n’est pas encore systématique, notamment pour les personnes avec de faibles revenus ou/et déconnectés des nouvelles technologies. Si la France est reconnue pour avoir un bon taux d’équipement en WIFI (86% en moyenne en 2017), les personnes de 70 ans et plus ne sont que 56% à être effectivement équipée.
Par contre, lorsque les logements sont équipés de Wifi, les haut-parleurs intelligents sont certainement une des clés pour améliorer le quotidien des personnes âgées. Par exemple, cela leur permet d’agir sur leur environnement (fermeture des volets, action sur les éclairages, les ouvertures, etc…). Jusqu’à présent, elles devaient solliciter leur entourage (proches aidants ou professionnels) pour agir sur leur environnement, ou vivre ainsi par souci de ne pas déranger…
Les seniors, parties prenantes
Dans cet exemple, l’implication des seniors dans la recherche et la mise en œuvre de nouveaux dispositifs facilitant leur quotidien semble donc nécessaire. La familiarisation avec ces nouveaux outils, l’usage et le panel des possibles doivent être co-construits avec les utilisateurs finaux. En effet, il est nécessaire de connaitre la façon dont le consommateur dit « senior » pense, agit, vit et interagit avec les nouvelles technologies. L’Assistance à Maitrise d’Usages est là pour faire émerger ces besoins du quotidien, tant dans les nouvelles technologies que les logements. Ainsi, en permettant de passer du statut d’habitant à celui de partie prenante, nous changeons le regard de la maitrise d’œuvre et de la maitrise d’ouvrage…
Chez Béguinage & Cie, nous favorisons depuis 2015 cette démarche d’AMU pour rendre les logements opérants sur la qualité de vie des habitants. Nos partenaires sont attentifs à notre démarche qui donne alors sens aux logements groupés pour seniors, en pensant « habitants » et non « habitats ». Et les geeks sont avant tout des habitants …