Jeudi 09 février 2017, des tables rondes abordant le sujet des béguinages ont permis aux élus et aux bailleurs sociaux de la région de partager leur vision de ce type d’habitats regroupés plus spécialement dédiés aux personnes retraités, permettant ainsi d’avoir une vision transversale du vieillissement.
Madame Brigitte Mauroy, Conseillère régionale en charge de la silver économie dans les Hauts-de-France a introduit les échanges en clarifiant la question : « Oui, les béguinages sont une solution d’avenir. Aujourd’hui, seuls 6% des logements sont adaptés à la perte d’autonomie. L’institutionnalisation n’est pas l’unique solution et il est nécessaire de créer des lieux de vie où les habitants peuvent renouer des liens entre eux, mais aussi vers les jeunes, les enfants, … il faut coordonner les offres de services, et travailler ensemble. De nouveaux métiers sont à inventer pour répondre aux besoins des seniors et développer l’entraide. »
Lors de la première table ronde, les élus de Roncq, Wavrin et Tilloy les Mofflaines ont à leur tour exprimé leur regard sur les béguinages, mais aussi leurs attentes en terme de réponse au vieillissement des retraités de leur commune. « Le modèle des grandes résidences-services de 100 logements avec des charges liées aux services qui doublent le niveau de charge des loyers ne répondent pas à tous… Dans nos communes, il est nécessaire de proposer des béguinages en centre-bourg, à proximité des commerces, malgré les contraintes foncières que nous connaissons.
Ces ensembles à taille humaine de 10 à 20 logements apportent de petits services et permettent aux habitants de vivre sereinement et dans la durée, dans un cadre de vie sécurisant correspondant à leur histoire. Pour cela, le partenariat avec les bailleurs sociaux est essentiel pour répondre au plus grand nombre des habitants, quel que soit les ressources dont ils disposent. »
Le béguinage est également reconnu comme moyen de gestion du foncier et des logements de la commune en proposant la possibilité de libérer de grandes maisons énergivores occupées par des personnes âgées seules au bénéfice de familles avec enfants.
Le béguinage est ainsi présenté comme un lieu qui améliore la qualité de vie, un lieu de prévention de santé intégré dans un environnement urbain favorisant les déplacements de proximité et la vie des commerces locaux. La réponse globale apportée par le béguinage, habitat regroupé autour d’une salle commune a d’autant plus de sens quand il est porté par les habitants eux-mêmes, selon un modèle participatif. Il faut proposer aux habitants de décrire le lieu où ils se sentiraient bien, identifier leurs attentes… et leur permettre de partager leurs compétences.
« A Tilloy les Mofflaines. en travaillant ensemble sur notre projet de béguinage, les habitants ont renforcé les liens entre eux… et ils s’investissent pour imaginer leur futur lieu de vie. Mon regard de Maire sur le béguinage a évolué grâce aux rencontres organisées avec les habitants. »
La conclusion de cette première partie d’intervention, enrichie par les questions des participants a donc mis en avant que le lien social est essentiel et qu’il doit être privilégié. La technologie doit servir à l’habitat, mais ne peut en aucun cas se substituer aux relations humaines, qu’elles soient liées aux services à la personne ou aux liens d’entraide entre les habitants.
Les tables rondes étaient organisées par Béguinage & Compagnie et Pénates&Cité, deux acteurs majeurs des Hauts de France qui sont engagés dans l’innovation sociale pour développer le « mieux-vieillir » sur le territoire. Cette soirée organisée à Tourcoing et animée par Pierre-Maire Chapon réunissait une centaine d’acteurs engagés dans l’habitat des seniors et elle s’est poursuivie par un temps d’échange informel entre les participants.