« L’Agisme est le terme qui désigne l’ensemble de nos stéréotypes négatifs concernant les personnes âgées… » En s’interrogeant sur la représentation mentale du vieillissement, nous pouvons nous interroger sur les conséquences qu’elle implique dans notre quotidien. En effet, selon une enquête récente sur la discrimination en Europe, le motif de discrimination le plus souvent cité est l’âge. Nous noterons même que 55 ans est l’âge charnière dans les représentations mentales des personnes interrogées !
Trois explications à ce constat:
- Tout d’abord, l’image du « vieux inactif » est fréquent dans la pensée de nos contemporains. Il représente une charge économique pour la société… Ensuite, il y a une médicalisation progressive et stigmatisante de la personne qui avec l’âge devient dépendante, voire grabataire… Des termes qui deviennent courants dans le vocabulaire, et donc réducteurs… Enfin, l’éducation et les modes de vie actuels participent à segmenter les âges de la vie. En conséquence, cela limite les rencontres entre les générations.
- Or, nous sommes tous concernés par l’avancée en âge, et donc par la représentation qu’elle implique. Et pour autant, l’âge de nos artères est souvent bien différent de celui que nous ressentons. Nous nous sentons plus jeune, mais il suffit de nous inciter à faire travailler notre mémoire pour que nous prenions 5 ans de plus ! alors, préférons l’activité physique adaptée…
L’impact de l’Âgisme
L’ Âgisme peut également influencer les comportements, et une attitude de bienveillance d’un tiers peut entraîner finalement une perte de confiance en soi. Une expérience menée dans des établissements médicalisés sur la réalisation d’un puzzle montre qu’en aidant la personne âgée à le réaliser, elle a un niveau de performance moindre que dans le cas où la personne l’effectue toute seule. Par contre, l’encouragement verbal d’un tiers entraîne une amélioration nette de la performance… (Étude Avorn & Langer,1982).
Avec l’âge, les personnes sont également plus orientées à s’intéresser au présent, et non plus au futur. Elles visent à entretenir des relations positives entre les individus. « Il est alors important de privilégier les relations avec les gens qu’on aime et les amis proches… La qualité des relations est plus importante que la quantité, et les relations intergénérationnelles intra-familiales sont essentielles. Enfin, en vieillissant, les études montrent que même si il y a beaucoup de pertes, cela ne réduit pas le sentiment de bien-être, bien au contraire… »
L’ensemble de ces propos sont extraits de l’intervention de Stéphane Adam lors du colloque sur l’approche transgénérationnelle à laquelle Beguinage & Cie a participé en mai 2018. Professeur de psychologie du vieillissement, il enseigne à l’université de Louvain (Belgique) et réalise des recherches notamment sur les conséquences de l’Agisme sur les attitudes de soins.
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